Le

à Atrium de Chaville
3, parvis Robert Schuman
92370 Chaville

Atrium, Culture, Théâtre

La Maison du loup

Après avoir enchanté le public et la critique avec "La Machine de Turing" (quatre Molière en 2019), l’auteur et comédien Benoît Solès nous emmène, avec sa nouvelle création, "La Maison du loup", à la rencontre du célèbre écrivain Jack London. Une pièce intense pour le public comme pour les acteurs. Un voyage aux multiples facettes à ne pas manquer !

Crédit photo : Fabienne Rappeneau

Un voyage entre réel et imaginaire

À la rencontre de Jack London

Été 1913. Depuis sa libération, Ed Morrell se bat pour que son ami, Jacob Heimer, échappe à la peine de mort. Frappée par ce combat, Charmian, épouse du célèbre écrivain Jack London, invite Ed dans leur vaste propriété "La Maison du loup". Son objectif est de provoquer chez Jack, en perte d’inspiration, une sorte d’étincelle.

De : Benoît Solès
Mise en scène : Tristan Petitgirard
Avec : Benoît Solès, Amaury de Crayencour et Anne Plantey
Présenté par : Atelier Théâtre Actuel

Tout comme dans "La Machine de Turing", je traite de sujets historiques, mais qui ont des résonances tout à fait modernes et contemporaines.
Benoît Solès

Découvrez en bas de page l'interview de Benoît Solès, auteur et comédien, publiée dans le Chaville Magazine n°166 (mars-avril 2022)

Info pratique

  • Placement numéroté

Tarifs : de 12 à 25 €

Interview de Benoît Solès au sujet de "La Maison du loup"

Après La Machine de Turing, avez-vous "couru après l’inspiration comme un dératé", comme le dit Jack London dans votre pièce ?

Comme Jack London, toutes proportions gardées, je connais la peur de la page blanche, le questionnement après le succès… En tant qu’auteur, même si je me base sur des faits, je me sers aussi de mes peurs, de mes doutes et de mes forces pour alimenter mes personnages. Mêler ces thèmes personnels me permet d’échapper à l’exercice du biopic.

Le travail de l’auteur de théâtre diffère en cela de celui de l’historien, car il y entremêle quelque chose de l’ordre de l’intime, une vision. D’ailleurs, après La Machine de Turing, je ne savais pas si je pourrais écrire de nouveau.

Le Vagabond des étoiles est considéré comme l’un des plus grands romans de Jack London, mais il est peu connu. Pourquoi vous y être intéressé ?

J’aime le thème du voyage. Il y a deux ans, en balade à Avignon, je découvre une édition de Martin Eden de Jack London dans laquelle est mentionné Le Vagabond des étoiles. Dans un premier temps, j’ai été séduit par ce magnifique titre, puis j’ai lu ce livre qui relate l’histoire d’un prisonnier, soumis à la torture de la camisole de force, pratique courante à l’époque*. Il apprend alors à s’auto-hypnotiser afin d’échapper mentalement aux murs de sa cellule.

Ce récit a résonné doublement en moi. Il m’a renvoyé à l’histoire de mon frère, ancien sportif de haut niveau devenu tétraplégique suite à un accident, dont la force mentale lui a permis de devenir peintre.

Et puis il y a eu le premier confinement en mars 2020. Pour l’anecdote, comme le Jack London de la pièce, j’étais enfermé dans une maison située en pleine forêt. J’ai trouvé cette mise en abyme très intéressante.

J’ai d’abord pensé à adapter le roman Le Vagabond des étoiles, puis le déclic est venu lorsque j’ai appris que le personnage du prisonnier, dont Jack London raconte l’histoire, avait réellement existé. J’ai donc décidé d’imaginer leur rencontre, par le truchement de Charmian, la femme de Jack London.

Votre pièce se déroule "entre chien et loup", à la fois au sens littéral et métaphorique.

Cette pièce est née autour de quelques idées fortes : l’étincelle, la flamme créatrice, l’affrontement entre le corps et l’esprit, le voyage et l’imaginaire… Elle se déroule en une soirée, sur la terrasse de la demeure de Jack London, et commence à cette heure un peu suspendue, entre réconfort et inquiétude.

Cette métaphore correspond tout à fait aux deux personnages masculins de la pièce : la rencontre entre Jack London, "ce vieux loup de mer", chantre de la force physique et Ed Morrell, sorte de chien enragé boiteux, qui ne doit son salut qu’à la force de son esprit. Le tout sous le regard de la femme de l’écrivain, Charmian. C’est là l’architecture, l’âme de la pièce.

La Maison du loup aborde de nombreux sujets. C’était une volonté de votre part ?

Vous avez raison, il y est entre autres question d’addiction à l’alcool, de trio amoureux, de dimension mystique, mais aussi de thèmes plus politiques comme le système carcéral américain, la peine de mort, la place de la femme dans la société. J’aime que les pièces aient plusieurs degrés de lecture. Le public choisit sa ou ses porte(s) d’entrée.

Tout comme dans La Machine de Turing, je traite de sujets historiques, mais qui ont des résonances tout à fait modernes et contemporaines. Nous parlons au public au présent. Nous le questionnons sur des thèmes qui restent d’actualité.

* Le Vagabond des étoiles a été publié en 1915.