Les vestiges disparus

Ces panneaux représentent des vestiges chavillois disparus et sont issus d’un projet élu dans le cadre du Budget participatif 2021. Ils ont été proposés par l’Association pour la Recherche sur Chaville son Histoire et ses Environs (A.R.C.H.E.).

Les fours à chaux

Vous avez sous les yeux un plan simplifié du site.

La borne vestige devant laquelle vous vous trouvez, est figurée en bleu et les restes du bâti des fours en carré rouge juste au-dessus. La route forestière de Chaville à Ville-d’Avray est bordée de vieux chênes représentés par des points verts. Les anciennes carrières de calcaire fournissant les pierres pour la cuisson dans les fours se situaient le long de l’allée conduisant à Viroflay. Enfin les anciens emplacements de cinq fours à chaux sont représentés par des ronds rouges.

Les vestiges que vous avez sous les yeux datent de plusieurs siècles. Ils se situent de part et d’autre du début de l’allée cavalière qui conduit à la Martinière. Celle-ci surplombait les fours à chaux et servait à amener les blocs de calcaire à leurs cheminées. Quelques mètres plus bas, on trouvait les entrées ouvertes des foyers de bois ouverts à leur base, ce qui permettait d’attiser les flammes.

Le garnissage du four par des blocs de calcaire provenant de la petite carrière voisine était un travail délicat car il s’agissait d’empiler les pierres à cuire en équilibre, de façon à construire d’abord une voute au-dessus du foyer, puis de remplir le four de couches de pierres pour que la flamme puisse les traverser de façon homogène.

Dans l’âtre, le feu était allumé puis entretenu pendant trois jours et nuits par une combustion à longue flamme de buches de bois de chênes provenant des alentours. La calcination du calcaire se faisait à environ 1000°C, et nécessitait une surveillance permanente. Les chaufourniers devaient même prévoir une absence de pluie pendant cette période pour éviter l’extinction du feu.

En se calcinant, la pierre calcaire se transformait en chaux vive : les pierres cuites refroidies étaient sorties par l’ouverture du foyer au bas du four, et gardées dans des récipients à l’abri de l’air pour éviter leur carbonatation qui aurait enlevé à la chaux vive ses propriétés.

Puis on éteignait la chaux vive en y ajoutant la moitié de son poids d’eau provenant des sources situées un peu plus haut, obtenant ainsi de la chaux éteinte, utilisée dans de nombreux domaines, comme la maçonnerie ou l’agriculture.

L'amphithéâtre

L’amphithéâtre était un bosquet faisant partie des différents aménagements qui agrémentaient à la fin du XVIIe siècle le Grand Parc de Michel Le Tellier. Ce Grand Parc correspond sensiblement à l’actuelle forêt de Meudon située sur les communes de Chaville, Vélizy-Villacoublay ainsi qu’une partie de Viroflay. Les vocations de ces espaces forestiers étaient multiples sous l’ancien régime : à la fois territoire de chasse, espace de recueil des eaux pour le fonctionnement des bassins et des jets d’eau des jardins, source de revenus par l’exploitation des bois et enfin lieu de détente et de promenade. C’est dans le cadre de cette dernière vocation que fut aménagé le bosquet de l’amphithéâtre dont la particularité était de se trouver en forêt. En effet, les bosquets d’agrément se situaient principalement à proximité immédiate du château, dans les jardins souvent appelés Petit Parc.

Extrait de la carte d’Alexandre LEMOINE (1723), conservée aux Archives départementales des Yvelines (A165)

Cette construction paysagère était située à proximité de la Salle du Bel Air dont l’emplacement est signalé par un autre panneau que vous pouvez observer non loin d’ici, sur le chemin forestier prolongeant la rue de la Mare Adam. Le bosquet de l’amphithéâtre était composé de plusieurs salles extérieures délimitées par des charmilles disposées autour d’un plateau carré d’environ 50 m de côté. Au milieu s’élevait une plateforme octogonale de 25 m de côté surélevé de 80 cm par des talus engazonnés. Cette surface dégagée était accessible par une rampe. Depuis cet amphithéâtre, des chemins s’entrecroisant permettaient d’accéder à l’étang de Saint Denis situé en contrebas.

Le procédé LIDAR (Light Detection And Ranging) procure des relevés topographiques extrêmement précis par balayage d’impulsions laser depuis un avion permettant de mieux faire apparaitre le relief au sol. L’image LIDAR de la zone de l’amphithéâtre montre avec une étonnante précision ces chemins qui sont difficilement perceptibles sur place.

Image LIDAR permettant de visualiser la plateforme de l'amphithéâtre ainsi que les chemins qui se croisent

Informations annexes au site