Le Lai du chèvrefeuille de Marie de France
Marie de France (1160-1210), poétesse du XIIe siècle, compose le Lai du chèvrefeuille pour Henri II Plantagenêt. Ce poème chante l'amour fusionnel, magique et fatal qui unit Tristan et Iseut. Il puise probablement son inspiration dans la tradition orale bretonne et dans un roman de Tristan perdu.
Le poème raconte comment Tristan, banni, retrouve Iseut dans la forêt grâce à un bâton de coudrier sur lequel il a inscrit en caractères secrets leur histoire. Le chèvrefeuille, enlacé jusqu'à la mort autour du coudrier, figure leur attachement mutuel : "Ni vous sans moi, ni moi sans vous".
Ce lai - ou poème médiéval - constitue l'une des traces écrites les plus anciennes du cycle de Tristan et Iseut.
Le poème de Marie de France
Kar ne pot nent vivre sanz li,
D’euls deus fu-il tut autresi,
Cume del’ Chevrefoil esteit,
Ki à la codre se preneit.
Quant il est si laciez è pris ;
E tut entur le fust s’est mis,
Ensemble poient bien durer
Mès ki puis les volt désevrer,
Li codres muert hastivement,
E Chevrefoil ensemblement ;
Bele amie si est de nus
Ne vus sanz mei, ne mei sanz vus
La réécriture inédite du Printemps des Poètes
Tous deux comme est le chèvrefeuille
qui grimpe autour du coudrier ;
sitôt qu’ils se tiennent enlacés
il n’est plus de tronc ni de feuilles,
et peuvent alors vivre à jamais.
Mais si l’on veut les séparer,
du coudrier c’en est fini,
soudain du chèvrefeuille aussi.
"Belle amie, ainsi va de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous ! "
Bravo à Anaïs, élève de 4e du collège Jean Moulin de Chaville, dont la réécriture de ces vers a reçu le prix "Poème préféré des enseignants - Collège", ainsi qu'à Mme Offredo professeur de français, dont 2 classes de 4e ont participé à ce concours !